Histoire d'un vide.

J'aurai voulu passer ma vie entière dans ce bus, ne plus jamais en sortir. La tête appuyée sur la vitre, les pieds ramassés sur le siège, l'index suivant la course infernale des gouttes de pluie sur la vitre. Dehors tout a l'air si gris, les gens si tristes. La faim me fait tourner un peu la tête et je me sens bien, je suis dans une bulle infranchissable et plus rien ne peut m'atteindre. Je peux continuer des heures dans ce bus, louper mon arrêt, le prochain, les suivants, le bus ne s'arrêterait plus jamais, et moi je serai là, recroquevillée sur mon siège, dans la douce chaleur de mes rêveries. Je ne connais que ça, le rêve.

Elle flippe. et moi, je jubile. égoïstement je savoure ma petite victoire, je jubile, je jubile. 

Complètement perdue. Oscille entre jours de jeûne total et jours de bouffe intense, avec vomissements par ci par là... 

Plus aucune logique... Je ne contrôle plus RIEN. 

repousser les limites, encore et toujours... 

"vous êtes dans une impasse, M."

sûrement... 

Parfois je me demande s'il ne vaudrait pas mieux accepter la situation. Ma place est en hp, et puis c'est tout, faut arreter dse la péter deux secondes, redescends de tes talons de 12 gamine, et regarde les choses en face. Tu n'es plus personne. 

like the wind. 

Une putain de carcasse de toi. 

Danser est ma seule raison de vivre... 

amoureuse... 

une petite conne. 

je suis devenue une veritable petite conne. Regard morne, bouche pincée. vieille tante aigrie. 19 ans, ça promet. Envies folles de liberté, de tout plaquer, de danser, danser, danser... Mais cette putain de trouille qui régit tout. Alors tant pis, les cours, le traintrain infernale, les larmes et la gerbe. pour oublier tous ces grands rêves utopiques. 

"tu n'es vraiment pas adulte."